"écritures et signes contemporains"... du patrimoine

Gilbert DUPUIS - Konrad LODER - Dominique de BEIR

Centre d'art contemporain Georges Pompidou,
CAJARC/LOT

exposition du 15 septembre au 11 novembre 2002

séjours et démarches préparatoires de Pâques à septembre
installation et rencontres publiques du 15 au 20 septembre

vernissage et rencontre "patrimoine et création contemporaine" le samedi 21 septembre
et "parcours" le dimanche 22 septembre (journées du patrimoine).

 

 
 


Dans le cadre de sa programmation annuelle le centre d’art contemporain Georges Pompidou consacre régulièrement, à Cajarc, Figeac, ou dans d’autres lieux du département du Lot, une de ses expositions annuelles au thème des « ECRITURES et SIGNES CONTEMPORAINS ». Le riche patrimoine local, existant depuis l’histoire de l’humanité, qu’il soit naturel, préhistorique ou historique, fait de cette région du Quercy une terre privilégiée d’accueil et de création. Figeac, ville natale de Jean-François Champollion ajoute à ce thème de nombreuses possibilités de confrontation ou de recherche de liens entre le signe et l’écriture.

Pour l’automne 2002, à l’occasion des journées du Patrimoine, le centre d’art contemporain Georges Pompidou a invité trois artistes de différentes générations, pour une commande sur ce même thème à partir de leur choix personnel et de leur propre sensibilité, autour d’éléments patrimoniaux locaux.

Par l’empreinte, le report ou le relevé, ou autre moyen pour exprimer, restituer, ou ouvrir de « nouveaux espaces » de création, de dialogue, à partir d’éléments végétaux, minéraux ou autres éléments de l’environnement ou du patrimoine, seront exploitables. Libre choix également pour les supports ou techniques dont le multimédia, éventuellement en assurant un lien ou un parcours entre un lieu, un site, hors les murs du centre d’art contemporain et l’installation ou le travail présenté dans les salles d’exposition ou à l’extérieur de celles-ci.

Le concept de l’exposition se construira au cours des mois qui précéderont l’exposition, par des séjours, dès Pâques 2002, de chaque artiste, par une rencontre de finalisation du projet des trois artistes au cours du mois de mai, permettant progressivement de mieux connaître la région de Cajarc et aussi des causses et vallées du Lot et du Célé, au cœur du Parc naturel régional des Causses du Quercy.

Ce travail se poursuivra par des rencontres et parcours, tant localement lors des journées du patrimoine qu’au cours des mois préparatoires afin de suivre l’évolution de leur démarche d’ici l’ouverture de l’exposition sur le site Internet du centre d’art contemporain, ou sur leur propre site.

L’originalité de cette exposition repose également sur la possibilité d’un « dialogue » plus proche entre l’artiste et les publics habituels d’institutions d’art contemporain, et aussi avec de nouveaux publics utilisateurs de moyens multimédia, tout en offrant aux enseignants et aux élèves une médiation culturelle interactive.

Le travail actuel de recherche de Gilbert DUPUIS évoque par le texte ou l’image photographique, éventuellement remaniée par ordinateur une observation qui serait proche du néant « un terminus, un presque rien... » (édit. Les carnets de l’atelier ) ou peut se conclure sur cet « arraché » qui serait moins une relation conjoncturelle à une friche que le geste fondateur volontaire d’une production artistique. Son travail peut rejoindre le propos de Roland Barthes, exprimé au cours d’une table ronde intitulée « La peinture et l’Ecriture des Signes » :
« En fait, malgré notre habitude de considérer l’écriture comme une facilitation de la communication, l’écriture a et a eu très souvent, dans son histoire et peut-être maintenant plus qu’on croit, une fonction cryptique. L’écriture sert à cacher, elle ne sert pas seulement à communiquer, elle sert aussi à cacher aux uns ce qu’on veut communiquer aux autres surtout si on quitte le pictogramme pour l’alphabet. Autrement dit, et c’est ce que je voulais simplement indiquer, il y a de toute évidence ce qu’on pourrait appeler un envers noir de l’écriture. Et c’est cet envers noir qu’il nous faut faire réexister. »      

Konrad LODER, sur son site internet qu’il considère comme « un atelier permanent ouvert aux recherches plastiques », présente son travail ainsi :
« Souvent, je travaille à partir de maquette. Elle m’aide à développer mon travail, à tester des techniques de fabrication et à étudier leur insertion dans un environnement architectonique. Ma pratique ‘archaïque’ de sculpteur est confrontée aux possibilités infinies des techniques informatiques. De nouveaux espaces s’ouvrent, des modes de production deviennent obsolètes, mon atelier se transforme de plus en plus en champ d’expérimentation. J’ai assimilé les mécanismes du logiciel de dessin, le système d’exploitation de mon ordinateur et je les ai mis au service de la sculpture. Au monde virtuel, il me fallait opposer le matériau ».
« En tant qu’artiste, j’essaie de rattacher connaissance et expérience, toujours à la recherche d’une nouvelle approche inexploitée jusqu’à ce jour. Regarder les choses de l’extérieur ou regarder les choses de l’intérieur peut tout changer ».

Dominique de BEIR  par ses « cyclopédies », sur « L’indice de similitude », « La peau », «L’ubiquité », « La relation interspécifique et la relation intraspécifique » ou  « L’exil », indique que celles-ci sont destinées à pénétrer le mécanisme de grands phénomènes terrestres ! Sachant utiliser la superposition du trait, à travers des supports papiers différents, elle offre une nouvelle approche (non sans humour !) contemporaine de la gravure « pariétale ». Dans un travail plus récent d’autres images ou matériaux subissent d’autres formes de « ponctuations », elles sont perforées, percées, lacérées.
Karim Ghaddab, dans l’extrait d’un texte de catalogue, permet de mieux imaginer le travail actuel de Dominique de Beir par un descriptif de son atelier : « ... les outils qu’utilise Dominique de Beir... dans son atelier, au lieu de pinceaux et de tubes de couleurs, se ne sont que forets, trépans, tarières, seringues, vrilles, pointes et poinçons, de toutes tailles et de toutes formes. Lorsque les instruments usuels ne suffisent pas, elle n’hésite pas à en bricoler elle-même de nouveaux, capables d’infliger des lésions inédites. Que, selon la classification aristotélicienne, les oeuvres de Dominique de Beir appartiennent à la catégorie des « corps foulables » n’est pas à cet égard, anodin. En effet, l’un des outils dont l’artiste se sert est  une paire de semelles métalliques cloutées, normalement utilisée par les jardiniers pour aérer le gazon. Dans ce cas, la réalisation de l’œuvre consiste donc, littéralement, à la fouler aux pieds ».

Cajarc/lot, Pâques 2002, jpc.